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Trio PROmoZICA
Daniel KIENTZY, saxophone(s)
Cornelia PETROIU, viola
Reina PORTUONDO, electronics
concert de musique de chambre en Ennéaphonie
L'Ombre double, “Cinquième voyage d’hiver” Costin MIEREANU
saxophones sopranino et soprano, alto et électronique
Pénitence et anthropologie Adina DUMITRESCU
saxophones sopranino et alto, alto et électronique
Les roses d’Ispahan (2009) Vitor RUA
saxophone alto, alto, voix et électronique
Slapring (2009) Andrés LEWIN-RICHTER
saxophone soprano, alto et électronique
A T In memoriam mon fils Cristian Octavian NEMESCU
saxophones ténor, alto, sopranino et baryton, alto, percussions et électronique
régisseur : Julien Rouvière
avec le soutien de : Nova Musica - Fundatia Kientzy – Culturesfrance – SACEM- ADAMI - Fondation Francis et Mica Salabert - FCM
25/10 Coulounieix-Chamiers
18h Centre Gérard Philipe Place Yves Péron - 24660 Coulounieix-Chamiers
28/10 Gijón
20h Centro de Cultura Antiguo Instituto calle Jovellanos, 21 – 33206 Gijón
30/10 La Coruña
20h Museo de Belas Artes da Coruña rua Zalaeta, s/n – 15002 A Coruña
05/11 Madrid
19h30 Centro Cultural Nicolás Salmerón calle Mantuano, 51 – 28002 Madrid
06/11 Guadalajara
20h Teatro Moderno de Guadalajara calle Enrique Benito Chavarri – 19001 Guadalajara
11/11 Bilbao
19h30 Museo Guggenheim avenida Abandoibarra, 2 – 48001 Bilbao
13/11 Cuenca
20h30 Teatro Auditorio de Cuenca paseo del Huécar, s/n – 16001 Cuenca
PROmoZICA est un trio unique réunissant une soniste, Reina Portuondo, une altiste, Cornelia Petroiu, un saxophoniste, Daniel Kientzy (www.kientzy.org). Ils sont dédiés à l’interprétation de la musique dite mixte (instruments naturels et électronique). Ces trois artistes réalisent cette nouvelle formule musicale d‘une manière tout à fait singulière de musique de chambre. Leur répertoire est composé d’œuvres écrites à leur intention. En concert, ils les interprètent en Ennéaphonie : Mode et système d'interprétation et diffusion multivoies (1+8) conçu par Daniel Kientzy, avec Reina Portuondo, pour la musique organo-acousmatique. Alentour 1 soliste, co-exécuté par un second musicien officiant au centre du dispositif, il allie le potentiel inouï de l'acousmatique à celui de l'instrumental magnifié par les colorations et / ou transformations électroniques en temps réel; une spatialisation différenciée de 8 directions (en couples: loin devant, près devant, côté, derrière) transcende l'ensemble créant une multidimensionalité elle-même rehaussée par différents traitements numériques de retards et synthèses d'espaces. Exigeant mais pragmatique, il consiste en un équipement portable (50 Kg) qui ne requière sur place que 8 haut-parleurs et leurs amplificateurs respectifs (réellement trouvables d'un bout à l'autre de la planète).
Daniel KIENTZY est un artiste international dédié à l'interprétation de la création musicale contemporaine et considéré comme le "inventeur" du saxophone contemporain. Il obtient le premier Prix à l’unanimité de Saxophone et de Musique de chambre au Conservatoire National Supérieur de Paris mais ne se contente pas du répertoire et les utilisations stéréotypées existants et entreprend des investigations sans précédents, en découvrant des nouvelles modes de jeux et des nouvelles possibilités expressives. Seul à dominer la famille complète des 7 saxophones, (du sopranino au contrebasse) il a suscité un vaste répertoire. Plus de 450 œuvres (qui incluent tous les genres musicaux) ont été écrites pour lui, et certaines figurent dans plus de 78 disques. Son traité "Les sons multiples aux saxophones" est publié aux Éditions Salabert en 1982. En 1990, il devient Docteur en Sciences, Esthétique et Technologie des Arts à l'Université Paris VIII, avec sa tésis SAXOLOGIE . Ces deux publications ont obtenu le Grand Prix SACEM à l'œuvre Pédagogique, en 1982 et 2003 respectivement. Il est aussi l'auteur de "L'Art du Saxophone" et de différents articles sur le saxophone et ses techniques, l'interprétation et en particulier celle de la musique appelée mixte. Depuis plusieurs années l'artiste conjugue son travail de soliste avec l'enregistrement (artistique en studio) : deux manières inséparables, pour lui, d'aborder l'art de l'interprétation. Kientzy est Docteur Honoris Causa de l'Université de Musique de Bucarest. Entre autres il a reçu des nombreux prix et distinctions tels que: Chevalier des Arts et Lettres de la République Française et des nominations aux "Victoire de la Musique". Kientzy a su donner à l'instrument et à l'art musical contemporain en général une nouvelle présence et une dimension scénique, en étant avant tout un artiste de la scène, un musicien révolutionnaire : un acteur de la musique http://www.kientzy.org/
Cornelia PETROIU
Depuis son enfance elle commence à étudier l’alto. Ses études dans le Conservatoire Supérieur de Musique de Bucarest et ses cours de perfectionnement aux États-Unis, sa carrière de soliste ainsi que l'expérience accumulée dans le domaine de la musique de chambre et symphonique, sa collaboration avec les ensembles de musique contemporaine et son travail de fondatrice du Trio Alto, parlent de son travail musical intense. Le répertoire soliste qu’elle interprète, dans sa majorité, lui a été dédié. Ses interprétations figurent dans plusieurs disques comme soliste, notamment « Mirabila Viola » Elle est fondatrice du trio Promozica avec qui elle a réalisé, entre autres, deux tournées européennes et un CD. Elle réalise, en tant que soliste, de concerts en France, en Europe, aux Etas Unis, au Japon…etc.
Reina PORTUONDO
Née à Cuba, où elle a réalisé ses études, elle vit à Paris depuis une quinzaine d’années. Elle est membre de l'Association de Musiciens de Cuba et s'est spécialisée dans l'interprétation de la musique électroacoustique, en particulier organo-acousmatique (dite mixte). Ensemble avec Daniel Kientzy et en META DUO http://monsite.wanadoo.fr/metaduo/ elle met au point l’Ennéaphonie. Avec ce dispositif pour l’'interprétation de la nouvelle musique de chambre, elle a parcouru une grande partie de la planète. Elle est également interprète dans de divers disques avec Daniel Kientzy et le groupe de musique improvisée Telectu. Sa discographie est riche de plusieurs CD ou elle interprète des œuvres du répertoire contemporain. Elle réalise des émissions de radio et de télévision en France et à l'étranger, ainsi que donne des stages et des conférences. Plusieurs œuvres lui ont été dédiées.
Compositeurs et oeuvres
L'Ombre double, Cinquième Voyage d’hiver (2007) Dédié au trio
Depuis la Caverne de Platon et la réalité ambiguë du Christ jusqu’à la bande dessinée les Aventures de Philémon de Fred, tout en passant par les Contes d’Hoffmann, la "Maison du Miroir" d’Alice, le cinéma fantastique, la peinture surréaliste et bien d’autres "figures du double", le monde est traversé sans répit par de paradoxales visions fugitives comme l’ombre, le reflet, l’écho — "attributs obligés du réel" selon le philosophe Clément Rosset. Une vieille blague d’Europe centrale disait : "Les quatre Évangélistes, furent trois, Luc et Matthieu". Aussi paradoxalement, aujourd’hui les quatre Éléments (le Trio + les sons enregistrés) fusionnent dans les trois sortes d’impressions fugitives (musiques de l’ombre, du reflet et de l’écho) de L’Ombre double de ce "Cinquième Voyage d’hiver". En soi, ce Trio est aussi une ombre double car ici, le Voyageur (le saxophoniste) se perd dans son reflet (l’alto-Narcisse) avec tout l’habillage de la nymphe Écho (l’électro-acoustique live). Pour produire ces figures du double, l’éclaireur (lire le compositeur) met en place un "théâtre d’ombres" fait de lumières sonores non parallèles : entre les deux soleils arides du désert et l’ombre la plus longue du crépuscule en hiver, le montreur d’ombres choisit comme véhicule de cette utopie du voyage, la torche au clair de lune…
Costin MIEREANU (Bucarest-1943) étudie à l’Académie de musique de Bucarest, à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, à la Schola Cantorum et à l’Université Paris VIII. Il obtient des Premiers Prix d’écriture, analyse, histoire de la musique, esthétique, orchestration et composition. Il est docteur ès lettres et docteur en sémiotique musicale. Titulaire d’une chaire de Philosophie, Esthétique et Sciences de l’Art à l’Université de Paris I La Sorbone, il dirige depuis 1991 le laboratoire "Esthétique des arts contemporains" de l’université de Paris I. Depuis octobre 2000, il préside l’Institut d’esthétique et des sciences de l’art qu’il a fondé. Entre autres il a obtenu le Prix de la Fondation Européenne de la Culture, le Prix Enesco, et le Prix de la Partition Pédagogique de la SACEM (1992).
Pénitence et anthropologie (2007) offre au publique des mondes sonores dont les sources sont des discours mélodiques très semblables, mais qui appartiennent à des traditions très différentes : la réligion chrétienne ou les cultures populaires sibérienne-nganasane et sélk’nam de la Terre de Feu. Une même expression musicale, mais des significations entièrement disjointes, autrement dit, une homonymie musicale. Si on veut comprendre les modèles vivants qui ont produit cettes significations on a besoin, pour chacun des modèles, d’une éducation culturelle particulière. Donc, comme dans un paradoxe, on trouve les ambiguités de l’art juste dans son oposé naturel, en explorant ses façons de se manifester dans les langages des peuples.
Adina DUMITRESCU (Bucarest-1964) Docteur de l'Université Nationale de Musique de Bucarest elle a une double formation: l’informatique musicale et la composition. Depuis 2003, elle habite en Finlande (Tampere) où elle est chercheur en anthropologie musicale et compositeur. Elle affectionne principalement le genre caméral, les aspects littéraires et le théâtre instrumental.
Les roses d’Ispahan (2009)
gaine de mousse tonal,
l´oranger mélodique,
une voix douce et rythmique,
papillon léger harmonique,
mieux que l´oiseau qui chante sériel.
Vítor RUA (Porto, 1961) commence sa carrière à la fin des années 70 avec quelques inventions mélodiques qui ont marquées profondément “l’art rock” portugais. En 1982 il a co-fondé Telectu, où jusqu’à maintenant, il s’est révélé comme un soliste exponentiel de la guitare électrique. Dans le travail avec Telectu il a rencontré d’importantes figures internationales de l’improvisation et il s’est réaffirmé comme un improvisateur expérimental et pluraliste. En 1987, il se consacre à l’étude de la notation musicale contemporaine, domaine dans lequel il évolue de façon vertigineuse. Son œuvre reflète un travail de tendance post-moderne, préliminaire, varié, avec des ressources empiriques de confinement culturel, en dehors des frontières de styles et d’idées. Il vient de réaliser, à Culturgest, son opera “Uma Vaca Flaterzzungue”
Slapring (2009), à la demande de Nova Musica, dédiée aux amis Reina, Cornelia et Daniel, elle utilise comme matériel des échantillons de base de sons de Daniel et de Cornelia, en particulier beaucoup d'échantillons d'alto et de glissandis enregistrés par les interprètes. C'est un jeu instrumental entre les trois interprètes qui crée un monde sonore qui tourne autour de quelques sons que je nomme "slapring", dérivé d'un son "slap" du saxophone, mais avec les caractéristiques modulées qui font penser à une "enclume", qui finalement nous emmènera vers une danse. Dans le fond c'est un "divertimento".
Andrés LEWIN-RICHTER est né en 1937. Il obtient une bourse de Fulbright pour l'Université de Columbia à New York où il a étudié et a travaillé (entre 1962 et 1965), comme assistant de Vladimir Ussachevsky, Mario Davidovsky et Edgar Varese dans le Columbia Princeton Electronic Music Center, en créant ses premières compositions électroniques. Il a travaillé aussi comme technicien du son pour l'Alwyn Nikolais Ballet. Avec J.M.Mestres Quadreny il a créé, dans sa maison en 1968, le Studio de Musique Électronique de Barcelone. La fondation Phonos avec J.M.Mestres Quadreny, Lluis Callejo, Rosa M.Quinto et Gabriel Brncic en 1975, laquelle à partir de 1982, se transforme en fondation privée, d'où il est actuellement le secrétaire et le directeur exécutif. Il est également Secrétaire et Vice-président de l'Association Catalane de Compositeurs entre 1976/91 et 2000/4. Il a été le directeur de l'ICMC 2005 à Barcelone. Sa production est majoritairement électroacoustique ayant composé beaucoup d'oeuvres instrumentales pour bande et musique pour ballet, théâtre, cinéma et vidéo.
A T (2008) In memoriam mon fils Cristian
C’est une donnée de pouvoir toucher, palper l’ A t e m p o r a l i t é, par l’expérience du temps. Les 3 émetteurs phoniques : le saxophone, l’alto et la bande, ont chacun à leur tour, un autre destin temporel. C’est ainsi qu’il devient un cas évident de POLYTEMPORALITE (de polyphonie des temps), avec des zones communes, apparentées, d’intersections. Le trajet du Saxophone se déroule dans un temps linéaire, irréversible ; on peut simultanément saisir la continuité ainsi que la discontinuité, du registre grave vers l’aigu, des grands intervalles, jusqu’à l’échouage, dans le registre moyen, sur de petits intervalles et puis, après un secours miraculeux, de nouveau vers de grands intervalles. Il s’agit d’une sixte ascendante (soit majeure soit mineure), dans le registre aïgu, symbole de l’élan, du jaillissement vers le ciel. C’est sur cet intervalle que se produit l’arrêt du temps. L’alto suit une voie circulaire fermée, avec des montées et des descentes, des dilatations et des condensations répétées de la spatiotemporalité sonore (des intervalles). La Bande évolue dans un temps circulaire ouvert, sur une "spirale d’escargot". Elle commence par un Trisson Majeur (avec Ut comme fondamentale, dans le registre grave, SOL comme quinte, dans le registre moyen et MI la tierce majeure, dans l’aïgu), dont les "effluves" astraux bougent, ensuite, dans un processus qui a comme direction la résorption, l’implosion, l’"effondrement" intérieur sur le son SOL. Après, suit une modulation sur le MI bémol, dans un accord augmenté. Ensuite, une autre, sur le FA et, finalement, une troisième sur le RE bémol, dans une double hypostase, augmentée-majeure (dans le cadre d’une articulation cadentielle), qui implique la dilatation et l’adoucissement du temps. Toutes ces modulations sont tirées de leur contexte tonal, historique, qui acquiert un sens m é t a h i s t o r i q u e, m é t a p h y s i q u e, a r c h é t y p a l. Elles favorisent l' "évasion" du temps du saxophone et de l’alto.
Octave NEMESCU (Pascani-1940) étudie la composition à l’Université de musique de Bucarest (1956-1963). Actuellement, il est professeur de composition à l’Académie de Musique de Bucarest. Docteur en musicologie, ses compositions sont jouées reguliérement dans les programmations internationales. Il a obtenu plusieurs prix, entre autres : Aaron Copland (1970), de musique électroacoustique de Bourges (1980, 1982), CIME (Confédération Internationale de Musique Electroacoustique), prix de l’Académie de Roumaine (1981). Compositeur d’orientation archétypale, auteur de musique de chambre, électroacoustique et imaginaire.